La pandémie à COVID-19 fait de plus en plus des victimes au Mali. La deuxième vague en seulement un mois à plus de victime que pendant les huit mois précédant. le Rossignol a rencontré le Professeur Akory Ag Iknane, Coordinateur national de la riposte contre la COVID-19 au Mali, non moins Directeur général de l’Institut Nationale de santé publique. Interview
Qu’est ce qui explique cette résurgence de la pandémie à COVID-19?
Cette résurgence de l’épidémie s’explique par plusieurs facteurs, il faut savoir d’abord que la pandémie a évoluée en quatre phase. Le premier facteur, c’est le fait que, nous avons connu une longue période entre la troisième phase ou l’on enregistrait 3 à 4 cas par jour, et la deuxième phase marquée par la baisse de la courbe, cette période successive de 7 à 8 semaines fait croire à nos compatriotes déjà dans le déni que l’on était vers la fin de l’épidémie.
Le deuxième facteur, c’est la période dans laquelle nous sommes. Une période favorable même aux infections respiratoires, c’est la période de la grippe saisonnière que nous connaissons. Le troisième facteur est les regroupements au niveau des mariages, des baptêmes les cérémonies extrêmement important parce que c’est une maladie, qui se transmet à travers les individus porteurs du gène d’autant plus si les mesures de distanciation physique ne sont pas respectées.
Quelles sont les mesures prises pour faire face à cette épidémie?
Les mesures sont prises au niveau national. Elles avaient été prises récemment lors de la deuxième phase par le Conseil Supérieur de la Défense. Mais, hélas, on se rend compte que ces mesures avaient été préconisées, et étaient d’éviter les regroupements de plus de 50 personnes n’ont pas été suivi d’application.
La fermeture des classes, des frontières ont certainement joué un rôle extrêmement important. Mais les mesures n’étaient pas totalement suivies, car le couvre feu de 20h à 5h du matin était respecté. Mais hélas. Pendant la journée les gens se retrouvent cela ne changera pas grande chose. Une application de ces mesures est particulièrement difficile car nous sommes dans un pays où l’économie est particulièrement informelle dont les mesures drastiques sont difficilement applicable car les gens vivent au jour le jour.
Pour moi, la solution est d’informer, de sensibiliser et faire prendre conscience aux gens, pour qu’ils protègent leur entourage. Ce qui ne se fera pas avec des répressions. Ce n’est pas des mesures contraignant, il faudrait que les populations soient conscient du danger, qu’elles courent et qu’elles font courir à leur entourage à leur famille, il ne faudrait pas que les personnes âgées et qui présentent déjà d’autres pathologies soient pas victimes de décès.
Chacun doit avoir une responsabilité personnelle et morale pour protéger les autres. Il faut d’abord se protéger et amener les autres à se protéger. Ne pas accepter que quelqu’un vous serre la main et ne pas accepter que quelqu’un rentre chez vous sans bavette et ayez des dispositifs de lavage. Vous devez exiger aux gens de laver leurs mains avant d’entrer. Si chacun applique cette disposition à sa famille et dans la rue, je pense, on pourra venir à bout de cette épidémie.
Aujourd’hui, ces mesures sont elles réellement efficaces pour stopper la propagation du virus?
Les mesures de prévention sont efficaces parce qu’il faut rompre la chaine de transmission. Si vous avez le virus sans faire la maladie même naturellement deux semaines après vous êtes guéri. Mais si, vous le transmettez alors il continue son chemin, ils se démultiplient de personne en personne. Si on comprend cela et que chacun porte le masque et respecte les mesures de lavage des mains vous détruisez la plus part des germes y compris le virus. Ce sont des mesures simples qui doivent être applicables partout et qui ne sont même pas couteuses.
Pour moi, la lutte contre cette épidémie c’est la coopération de chacun et le respect des mesures on s’en sortira.
Propos recueillis par Mariatou Coulibaly
