Le 9 Août 2022 à Bamako, sur invitation du ‘’National Démocratic Institute’’ (NDI) en collaboration avec Internews à travers son programme ‘‘Emerge’’, des représentants d’organisations de la société civile ont discuté de la nouvelle loi électorale promulguée en fin juin par le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta.
Organisée en partenariat avec l’USAID, cette rencontre avait pour objectif d’outiller les organisations de la société civile sur les dispositifs de l’Autorité indépendante de gestion des élections’’ (AIGE), sa composition, ses attributions, son fonctionnement. Le rôle du ministère de l’administration territoriale dans les élections, les responsabilités de la société civile dans la vulgarisation de la loi électorale auprès des communautés et les enjeux sur les prochaines échéances électorales, sont autres sujets débattus au cours de cet évènement présidé Dr Abdoulaye Sall, ancien ministre chargé des Relations avec les institutions.
Cet atelier a été surtout une occasion pour les représentants des organisations de la société civile de  donner diversement leurs avis sur la nouvelle loi électorale au Mali. Idrissa Diarra de la fédération malienne de personnes vivant avec handicap (FMPVH), se réjouit des ‘‘innovations apportées’’ dans la nouvelle loi électorale, notamment en ce qui concerne l’introduction de l’Autorité indépendante de gestion des élections’’ (AIGE). Mais malgré cette satisfaction, M. Diarra a des réserves : ‘‘On a le regret de constater qu’il n’y a pas d’innovation concernant les personnes vivant avec handicap’’, a-t-il dit.
‘‘On aurait voulu voir l’instauration des quotas de participation pour des personnes vivant avec handicap dans les assemblées parlementaires que ça soit au niveau communal et même au niveau législatif. Malheureusement il n’a pas été fait cas de cette innovation’’, a ajouté le représentant la fédération malienne de personnes vivant avec handicap. Selon Idrissa Diarra, ‘‘c’est l’ancien article 92 de la défunte loi (électorale) qui a été reconduit et qui ne parle que de l’accès aux bureaux de vote des personnes handicapées, non seulement l’accès dans son exclusivité, c’est seulement une assistance pour voter’’.
Occasion pour M.Diarra de réitérer l’appel à l’endroit des décideurs de continuer à promouvoir le respect des droits des personnes handicapées : ‘‘Parce que c’est un droit que nous demandons, le droit de participer à la société, le droit de participer à la vie publique qui est politique, c’est un devoir à l’ensemble des acteurs pour pouvoir trouver des voies et moyens pour que les personnes vivant avec handicap puissent exercer de manière convenable et de façon satisfaisante ce droit’’, a-t-il dit.
Même message de la part Mme Fomba Fatoumata Niambali membre du réseau des femmes Africaines ministres et parlementaires (REFAMP) : ‘ ‘Nous avons inclus un plaidoyer à l’endroit des personnes vivant avec handicap, malheureusement nous avons vu que ces propositions n’ont pas été prises en compte’’.
Selon Fomba Fatoumata Niambali, le réseau qu’elle représentait à cet atelier, avait insisté en essayant de faire la part des choses : ‘‘Parce qu’il y a des personnes handicapées qui ont des problèmes de mobilité. Si vous les inscrivez dans des bureaux de vote qui sont plus loin de leur résidence, ils ne vont pas accomplir leur devoir citoyen. On aurait dû tenir compte de ça et en plus au niveau de chaque centre il devait il y a voir au moins une salle équipée et adaptée aux handicapés’’, a-t-elle dit.
Le REFAMP qui a été consulté lors de la rédaction de la nouvelle loi électorale, toujours selon Fomba Fatoumata Niambali, avait aussi proposé de désagréger les voix : ‘‘C’est-à-dire au moment de faire la compilation de spécifier le nombre de personnes handicapées pour qu’on puisse savoir réellement les couches qui votent mieux au Mali, donc il y a beaucoup de préoccupations surtout le fait de ne pas tenir compte de  l’handicap  il y a vraiment des problèmes. Souvent les non-voyants se déplacent, ils se présentent au niveau des bureaux de vote, les personnes qui les accompagnent on ne leur donne pas la latitude d’accompagner jusqu’à l’isoloir, souvent il y a des problèmes qui se posent.’’
Pour Dr Abdoulaye Sall, la tenue de cette rencontre s’inscrivait surtout dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle loi électorale : ‘‘Cet atelier a pour but de connaitre le contenu de la loi qui n’est plus à discuter et qu’il faut mettre en œuvre car c’est une loi de la république’’, a-t-il dit.
De son côté, et malgré la non prise en compte de leurs préoccupations, le REFAMP ne désespère pas de la nouvelle loi électorale et se dit prêt à appliquer sa mise œuvre : ‘‘Comme nous avons fait le plaidoyer pour la prise en compte de nos préoccupations, nous allons continuer à vulgariser cette loi, parce qu’elle est nécessaire en tant que femme, les femmes doivent comprendre le processus électorale au Mali nous comptons organiser les sessions d’information et de sensibilisation à l’endroit des femmes pour qu’elles s’en approprient’’, a dit Fomba Fatoumata Niambali.
Concernant les femmes, Fomba Fatoumata Niambali estime qu’il y a eu beaucoup d’innovations :‘‘La prise en compte du genre est plus explicite cette fois-ci, parce que dans l’ancienne loi il était dit que pour toute tranche de 3 personnes, il fallait prendre une personne de sexe différent, mais cette fois-ci, il y a un autre article qui dit qu’aucune liste n’est recevable s’il comporte de plus de 70% de l’un ou de l’autre sexe. Je pense que c’est clair. Parce que il y avait une mauvaise interprétation de l’ancienne loi, surtout au niveau des circonscriptions où il y a deux sièges c’était tous des hommes rarement ils mettaient une femme et un homme. Cette fois-ci avec cette loi, c’est plus clair. Aucune liste n’est recevable si elle comporte plus de 70% de l’un ou de l’autre sexe, donc ça résout un problème en plus de ça je pense qu’il y a beaucoup d’innovations qui vont dans le sens de la transparence de l’exclusivité et nous en tant que femme nous nous réjouissons de cette nouvelle’’, se réjouit-elle.
‘‘En informant mieux les organisations de la société civile, qui sont en contact direct avec les populations à la base, nous pensons que celles-ci joueront leur rôle d’éducation des populations et mettront à la disposition de ces dernières les informations vraies sur la nouvelle loi électorale’’, a dit Dr Badié Hima directeur Résident du NDI au Mali. Il a présidé la rencontre aux côtés de Dr Abdoulaye Sall. Était aussi présente Mme Sina Damba ancienne ministre.

 

Mariam dite Mama Diarra

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