UNE CARTE QUE LA FRANCE RISQUE DE JOUER CONTRE LE MALI…
Les forces Maliennes et al- liés ont intérêt à vite prendre position dans le nord du pays, ils doivent rapidement sécuriser tout le nord du Mali parce que le scénario suivant est possible : « L’armée française quitte le Mali pour l’autre côté au Niger, elle réveille et arme les séparatistes touaregs qui vont revendiquer l’indépendance de l’AZARWAD. La France va alors reconnaître cet état, signer des accords avec lui et retourner officiellement dans le nord du Mali pour favoriser la division du Mali. Le territoire Nigérien pour- rait servir de base arrière pour une telle opération » Que les autorités maliennes soient sur leur garde. Qu’ils
investissent militairement le nord, protège ses frontières avec le Niger. En tuant des civils, violant des femmes, égorgeant des militaires à Agelhock ont profité pour sauver leurs têtes. Ce qui évidemment a permis de favoriser l’impunité et de protéger une grande partie des rebelles séparatistes malgré qu’ils aient commis des crimes odieux contre l’humanité et que leur dessein de déstabilisation du Mali à leur profit et à celui de leurs soutiens extérieurs ne faisait l’objet d’aucun doute. Que la France est pesée sur la tournure de la situation dans cette direction pour
avoir des groupes fréquentables avec qui la négociation est imposée au Mali et un autre bloc dénommé djihadistes avec qui il est interdit de négocier ne peut être nié par personne. La France en prenant cette posture a légitimé les rebelles séparatistes en leur permettant de se regrouper et de s’équiper en armes lourdes pour peser dans les négociations avec l’état du Mali. C’est le renforcement des groupes séparatistes par la posture prise par la France qui a poussé à la création des groupes d’auto – défense partout au Nord. Ces groupes étaient opposés à la suprématie des ifogas qui est basée sur leur idéologie féodale. Il n’est pas sur- prenant que ces groupes d’autodéfense se soient constitués sur une base tri- bale ou ethnique. Il est incontestable que le développement de la situation sécuritaire au Mali a été fortement influencé par la France Avant l’arrivée de la France il y avait pas de distinction entre les groupes armés au Nord. Ils étaient tous alliés pour combattre les FAMAS. À l’arrivée de Serval les troupes maliennes et Françaises ont combattu ensemble pour libérer le territoire. Tout allait bien jusqu’à ce que la France soucieuse d’utiliser certains groupes armés comme guide pour la libération des otages ( un succès politique potentiel pour les autorités françaises) demande aux groupes armés de se démarquer des djihadistes pour devenir fréquentables. La France a demandé de négocier avec les groupes qui se seront démarqués des djihadistes. Voilà à mon avis la grosse erreur car les groupes armés qui ont commis beau – coup de crimes vision de la France sur comment rétablir la paix au Mali. Cette vision malgré qu’elle n’était pas partagée par les maliens
s’est imposée à eux. Voilà pourquoi il existe un ressentiment contre la politique Française au Mali. Le senti- ment général est que la France est certes venue aider mais c’est elle qui décide seule de toutes les orientations. Le retour de la paix et de la sécurité n’aillant pas été au rendez-vous , cela a créé un sentiment de frustrations qui s’est accumulé presque dans tous les pays du Sahel. Ce manque de résultats satisfaisants qui est dû en partie au rôle de premier plan que les politiques français ont accepté de jouer est à l’origine de l’indexation de la France comme le responsable principal de la situation sécuritaire au Sahel. Il est clair aussi que s’il avait eut un grand succès des opérations la France aurait été auréolée de gloire comme ce fut le cas avec Serval. En adoptant cette vision la France voulait elle réelle – ment aider le Mali ou a t’elle agit pour maintenir le Mali sous sa dépendance sont les questions qu’on peut se poser. En définitive je pense que les deux pays ont plus de points qui les unissent que de di- vergences. Il est donc possible d’engager un dialogue franc et sincère pour repartir sur de nouvelles bases solides à la hauteur des sentiments historiques qui unissent nos deux peuples. Ce qui devra bien sûr commencer par le règlement de la question de la durée de la transition avec la CEDEAO. La France et la Communauté Internationale ayant décidé de s’aligner derrière les positions de la CEDEAO.
H. Niang
Source: le Pouce
