Ce qui s’est passé à Boni ne doit pas être considéré comme un cas isolé ! L’information est largement partagée sur les réseaux sociaux : A Boni, les militaires maliens ont empêché leurs supérieurs hiérarchiques venus s’enquérir de leur état d’esprit après les attaques terroristes de répartir par voie aérienne. Cette information, si elle est avérée, traduirait l’état d’esprit de certains militaires maliens suite aux attaques répétitives des groupes armées terroristes et djihadistes. Elle exprimerait surtout le sentiment des hommes sur le terrain.
Pour le moment, il n’y aucun communiqué officiel sur ce qui s’est passé à Boni, localité située au centre-est du pays, en plein cœur des attaques terroristes et djihadistes. L’attaque la plus récente qui a eu lieu dans la zone de Nokara non loin de Boni, a fait plusieurs morts dans les rangs de l’armée (17 soldats tués, 10 pickups et des armes emportés, selon une source non officielle) et la hiérarchie militaire a, nul doute, cru devoir envoyer des hauts représentants remonter le moral des troupes. Ces représentants que sont le chef d’Etat-major adjoint et le Directeur général adjoint de la gendarmerie, sont arrivés à Boni par hélicoptère et voudraient répartir voie aérienne. Les soldats n’étaient, vraisemblablement, pas de cet avis. Selon les in – formations qui circulent sur les réseaux sociaux, les soldats de Boni voulaient que les envoyés de leurs supérieurs hiérarchiques, repartent par la route pour qu’ils découvrent certainement mieux la réalité du terrain. Depuis le début de la crise, l’insécurité dans les régions nord du pays, est très récurrente. Militaires et civils sont souvent victimes des attaques des groupes armés terroristes et djihadistes qui y font la loi. Non seulement l’insécurité est très grande à causes de ces attaques, mais le réseau routier est
totalement détruit. Ce qui fait de cette zone, un monde à part, couper de la réalité des autres loca – lités du pays plus sécurisées. En 2012, les militaires ont renversé le pouvoir politique à cause de cette crise dite du nord. Des militaires se plaignaient des moyens et de la poli- tique déployés pour contrer l’avancée des groupes armés terroristes et djihadistes. En 2020 puis en 2021, deux coups- d’Etat ont été perpétrés de nouveaux par les militaires. La détérioration de la situation sécuritaire qui entraine celle de tous les autres secteurs, ont été évoqués pour justifier ces coups d’Etat. Mais, aucun de ces coups de
force contre la constitution malienne, n’a ap – porté les solutions escomptées à la crise qui secoue le pays. Aujourd’hui, le pays est dirigé par les militaires eux-mêmes. Mais, jamais l’insécurité n’a atteint un si niveau de paroxysme. Elle va de mal en pis. Les nerfs des soldats au front, sont-ils à fleur de peau ? Ce qui vient de se passer à Boni, ne doit nullement être minimisé et considéré comme un cas isolé.
La bureaucratie militaire doit revoir sa copie et apporter plus de solutions à la question sécuritaire qui détruit la tranche juvénile de l’armée nationale. Les frustrations sont réelles et ce serait faire preuve d’une mauvaise analyse de la situation en ne prenant pas en compte ce qui vient de se passer à Boni même si les soldats ont fini par laisser partir par avion la délégation.
Sinaly
source le Pouce

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