PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE

La Bourse de Travail a servi de cadre, mardi 2 août 2022, à une conférence de presse organisée par le  Front populaire contre la vie chère (FPCVC). Elle portait sur la flambée des prix des denrées de première nécessité. Elle était animée  par la présidente de ladite association Mariam Koné, en présence de la secrétaire générale, Mariam Diakité et de Réné Sidibé, le secrétaire administratif.

A l’entame de ses propos, Mariam Diakité, secrétaire générale du Front populaire contre la vie chère (FPCVC), a  salué le travail de sacerdoce des hommes de medias. Selon elle, l’objectif de cette conférence de presse est non seulement de présenter le schéma institutionnel des stratégies novatrices de la lutte contre la vie chère mais aussi d’appeler les autorités de la transition à prendre urgemment des mesures idoines pour alléger la souffrance des Maliens. La secrétaire générale a rappelé que notre pays était sous embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA, qui  avait contribué à la hausse des prix des denrées de première nécessité. Elle dira que le Front populaire contre la vie chère saisit cette occasion pour saluer le patriotisme et la résilience des Maliens durant ces périodes difficiles. Mais cependant, plus d’un mois après la levée de l’embargo, elle regrette que les Maliens constatent et assistent impuissamment à la flambée des prix des produits alimentaires dans les marchés. Il s’agit notamment du sucre, du lait en poudre, de l’huile alimentaire, du riz importé…

La secrétaire générale a fait savoir que la conséquence de cette situation est que les produits alimentaires ne sont plus à la portée du citoyen lambda, qui vit au seuil de la pauvreté, selon les normes internationales. Mariam Diakité dira que le FPCVC déplore que le panier de la ménagère soit atteint de plein fouet, car la fluidité commerciale oblige la présence des produits alimentaires au Mali, si le prix n’est pas à la portée des Maliens, des stocks vont perdre leur sens. D’où l’inquiétude de son organisation  par rapport à la hausse des prix des produits alimentaires au Mali, souligna-t-elle. Elle a affirmé que la vie des Maliens devient de plus en plus chère, malgré la subvention de 13 produits alimentaires par l’État et que son association constate avec beaucoup de regret, la négligence des autorités nationales par rapport à l’augmentation des prix des denrées dans les marchés de Bamako et à l’intérieur du pays.

Mariam Diakité a rappelé que le FPCVC est une organisation à but non lucratif et apolitique qui vise à combattre l’augmentation des prix des produits de première nécessité, afin de soulager les Maliens. Selon elle, depuis sa création, son association continue de mener ce combat noble jusqu’à la satisfaction du citoyen lambda, à travers des meetings de protestation, des conférences de presse, des assemblées générales d’informations, des sit-in.

Pour Mariam Koné, la présidente de FPCVC, elle dira qu’aucune disposition n’a été prise pour soulager les Maliens par les autorités nationales. Selon elle, après avoir dénoncé la vie chère auprès du gouvernement, à travers des manifestations, des déclarations et autres activités, l’association constate avec amertume que le gouvernement manque encore de solutions au problème de nos compatriotes. Elle dira que « aucun plan de riposte pris par le gouvernement n’a été opérationnel depuis l’annonce et la levée de l’embargo. Les populations sont restées entre l’espoir et l’amertume. C’est pourquoi le Front populaire contre la vie chère après des mois de réflexion, a élaboré un ‘’document cadre’’ contre la vie chère au Mali ». Selon elle, le document comporte quatre grands axes, dont la mise en œuvre va éradiquer de manière progressive la cherté de la vie au Mali: le premier  résout les problèmes d’exonération au Mali ; le deuxième  pallier, les problèmes d’entreposage au Mali ; le troisième  se base sur la tierce détention des produits de première nécessité ; le quatrième  est le warrantage, qui prend en compte la problématique de la rupture du marché en stock de céréales (mil, sorgho, riz, fonio, etc.).

Pour sa part, Réné Sidibé, secrétaire administratif du FPCVC, ajoutera que le document comporte un plan d’action, qui facilitera sa mise en œuvre. Il a interpellé le gouvernement à prendre en main, sans délai, la souffrance du citoyen lambda, car  nous vivons, non seulement, dans une période de soudure mais aussi de flambée de prix des produits alimentaires qui persiste dans les marchés. Pour finir, il dira qu’il ne sert à rien de faire croire à la population que cette augmentation est mondiale.

 Nous pouvons dire que l’appel du Front populaire contre la vie chère (FPCVC)  n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd. Le gouvernement  est sorti de son silence. Il s’est réuni en session extraordinaire,  dimanche 07 août 2022, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat. Lisez plutôt le communiqué.

Après examen du point inscrit à l’ordre du jour, le Conseil a entendu une communication.

Sur le rapport du ministre de l’Industrie et du Commerce, le Conseil a examiné une communication relative à la hausse anormale et injustifiée des prix de certains produits de première nécessité depuis la levée de l’embargo.

Le ministre de l’Industrie et du Commerce a rappelé le mécanisme de fixation des prix des produits subventionnés ayant impliqué le Conseil national des prix, composé des services techniques, de la société civile, des opérateurs économiques, des syndicats et des associations de consommateurs.

Il est apparu que les prix convenus lors de la réunion du Conseil national des Prix du 06 avril 2022 ne sont pas respectés.

A titre illustratif, le prix du sucre importé fixé à 600 F CFA le kilogramme, prix plafond détaillant, est cédé aujourd’hui anormalement et de manière injustifiée jusqu’à 800 F CFA.

Pour atténuer l’impact des différentes crises sur les populations, notamment la maladie à Coronavirus, aggravé par les sanctions illégitimes et illégales de la CEDEAO et de l’UEMOA contre notre pays, le Gouvernement a accordé 14 milliards de F CFA de subvention.

Cette subvention a abouti à la fixation des prix conformément aux dispositions de l’Arrêté n°2022-0865/MIC-SG du 06 avril 2022 portant administration des prix de certaines marchandises dans lequel le Kilogramme du sucre est cédé à un prix plafond de 600 F CFA.

Le Gouvernement a condamné fermement cette hausse anormale et injustifiée des prix des produits de première nécessité.

Pour faire face à cette situation, le Gouvernement a décidé :

– de réaffecter les quantités subventionnées non exécutées au cordon douanier représentant au moins un mois et demi de consommation à d’autres opérateurs économiques. Cette réaffectation, en ce qui concerne le sucre, pourra être accompagnée éventuellement par l’allocation d’une quantité supplémentaire correspondant à environ un mois de consommation ;

– de procéder à la vérification de l’affichage obligatoire des prix des différents produits dans les lieux de commerce ; – de contrôler le respect des conventions et règlements en vigueur ; – d’inviter la population à dénoncer systématiquement les cas de violation des prix des produits subventionnés en appelant aux numéros mis à sa disposition à cet effet ; – de mettre en place très prochainement un numéro vert pour la dénonciation des cas de violation des prix des produits subventionnés ; – de renforcer la fréquence des contrôles ; – d’augmenter la taille des brigades de contrôle des prix en y adjoignant des éléments des Forces de Sécurité ; – d’intensifier le contrôle à tous les niveaux de la chaine de distribution ; – de mettre en place un Comité interministériel de suivi de la mise en œuvre des mesures prises.

Le Gouvernement appelle la population à rester sereine et la rassure que toutes les dispositions seront prises pour contenir cette hausse des prix des produits de première nécessité.

LA REACTION DE MARIAM KONE PRESIDENTE DU FPCVC AU CONSEIL DES MINISTRES EXTRA- ORDINAIRE

« Nous avons constaté qu’à chaque sortie du Front populaire contre la vie chère (FPCVC), les autorités sortent et annoncent des mesures qui ne sont jamais prises en compte. Mais cette fois-ci, nous osons croire et espérer que les mesurettes, prises lors du Conseil des ministres extra- ordinaire du dimanche dernier consacré à la flambée des prix, car ce ne sont pas des mesures qui puissent sortir le pays de la cherté de la vie. Il faut de longs processus pour que nous nous en sortions. Malgré tout, nous sommes satisfaits que le président de la transition ait pris les choses en main comme nous l’avons souhaité lors de notre conférence de presse du 2 août. Parce que là où nous sommes, la situation est très chaotique, donc il faut une solidarité gouvernementale. En réaction  à notre appel, nous osons croire que d’ici trois jours qu’on puisse avoir nos sucres à 600 F CFA et nos pains à des prix abordables pour le Malien lambda. Nous ne pouvons pas crier victoire, mais nous observerons d’ici samedi et après nous porterons nos remarques sur ce qui a été dit lors du Conseil des ministres extra- ordinaire. »

Mariam dite Mama Diarra

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