La Journée internationale des droits des femmes est célébrée au Mali depuis 1994. Elle tire ses origines de la révolte des ouvrières des usines textiles de Chicago, aux Etats-Unis, pour l’amélioration de leurs conditions de vie dans les années 1857. Elle a été institutionnalisée et déclarée en 1977 par l’Organisation des Nations unies (ONU) comme « Journée internationale de la femme (JIF). Elle donne l’opportunité de pouvoir faire le plaidoyer, de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur la condition de la femme, mais aussi d’établir un bilan sur les progrès réalisés en termes d’égalité Homme/Femme dans tous les domaines prioritaires du développement. Nous avons approché des femmes pour savoir leur dégré d’implication dans le domaine de la cohésion sociale.

Madame Ould Ami Kanté Présidente de l’Association la Case des jeunes filles de Ménaka et Vice-présidente du conseil régional de la jeunesse de Ménaka :
« les femmes doivent s’impliquer davantage dans la recherche de la cohésion sociale. Dans notre société la femme est synonyme de prévention et résolution des conflits. Elle est le noyau de la société. Elle est une actrice incontournable dans le cadre de la recherche et de la prévention des conflits, malgré les difficultés qu’on rencontre dans nos communautés. En tant que femme, des organisations issues de la société civile avons le devoir, à travers nos activités, de regrouper nos efforts et de faire en – tendre nos voix dans le cadre de la recherche de la cohésion sociale et les processus de résolution des conflits, et de participer sur un pied d’égalité à tous les niveaux du processus décisionnel gouvernemental pour la résolution des conflits. Malgré nos efforts les femmes ont été exclues des processus de négociation de paix et de – meurent sous- représentées dans les sphères de prise de décision surtout dans la Région de Ménaka. Pour que les femmes et les jeunes filles puissent jouer un rôle dans la cohésion sociale il faut plus de plaidoyer auprès des décideurs pour que les femmes soient réellement impliquées dans le processus de la paix «
au début de la crise, les femmes et les filles étaient présentes. Elles ont toutes subit . Pour ce qui est de trouver une solution de sortie de crise, elles doivent être aussi impliquées et non laissées de côté ». Les femmes sont la clé d’une paix durable qui servent à bâtir la cohésion sociale promouvoir l’égalité des genres et réaffirmant le rôle central des femmes dans les opérations de paix et de sécurité. Elles sont des actrices de paix, ambassadrice et porteuse de message de paix. Toutes les femmes quel que soit leur niveau d’implication dans le processus de la paix et de la cohésion sociale sont des maillons essentiels pour la paix, la réconciliation et la cohésion sociale non seulement pour leur communauté mais aussi pour l’ensemble du pays

». Mme Cissé Assoumaou Barry présidente de YERENE PULAKU et marraine de plusieurs associations : « D’au –
tant plus qu’il n’y a pas de paix sans la femme et il n’existe pas la femme sans la paix. Le développement passe par la femme. Dans nos fa – milles respectives, comme un adage le dit « derrière un grand homme il y a toujours une grande dame. Rien ne peut se faire dans ce monde sans l’implication de la femme. La cohésion sociale ne peut se faire sans la femme. Elle concerne plus la femme
que les hommes. Quand il y a la paix, c’est elle la première concernée. Elles sont sources de cohésion. Chaque fois qu’il y a des conflits en général les femmes inter- viennent, elles apaisent et jouent des rôles prépondérants dans la résolution des conflits. Je souhaiterai que les per- sonnes comprennent cela et impliquent les femmes de ce qu’elles font concernant la cohésion sociale. Les femmes doivent s’impliquer davantage jusqu’à hauteur de 80% pour ne pas dire 100% parce qu’elles réussis- sent à mettre fin aux conflits plus que les hommes. Je suis un exemple, j’ai réussi à mettre fin à pas mal de conflits et beaucoup m’ont écouté et ont compris mes émotions et mes messages de paix et de cohésion sociale véhiculés. Par exemple ce qui se passe au centre, je suis très impliquée et très avancée dans le dossier. Aujourd’hui je suis écoutée par les deux communautés que ça soit peulh ou Dogon et même les Bozos. Les femmes jouent un rôle très important dans la recherche de la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble. Les femmes doivent ramener tout le monde à la raison, calmer les esprits. J’appelle toutes les femmes de s’unir, de se donner la main et en – semble nous vaincrons. Je souhaite une bonne fête de 8 mars qui est une fête internationale ».Madame Diallo Kama Sakiliba vice- présidente de l’organisation Panafricaine des femmes

« Notre pays subi depuis 2012 par une crise institutionnelle, socio-poli- tique ,une crise de tout genre que la société supporte mal et c’est pour cela que nous parlons de cohésion sociale. Dans le cadre du 8 mars nous avons mis sous leadership des femmes et Covid19. En plus de cette crise sociopolitique, nous avons aussi la crise sanitaire qui vient s’ajouter. La femme car elle a un rôle capitale a joué dans une société désintégrée. De – puis 2012 il y a cette crise sociopolitique dont les femmes paient le plus lourd tribut au sein de nos familles. La femme est le pilier de la famille ce qui veut dire que c’est la femme qui enfante et qui est sur le terrain économique dès fois dans l’informelle pour aider sa famille. Elle connait la vie en communauté et nous vivons dans des familles élargies. La femme a ce triple rôle de production et reproduction. Et au niveau communautaire elle a son rôle de rassembleur. Son niveau d’implication est depuis la famille où elle est obligée parfois de poser certains actes pour la fa – mille et dès fois à l’insu même de son mari qui est le chef pour créer la cohésion entre les membres de sa famille, la femme malienne est beaucoup impliqué quand on a une bonne famille car on dit que la société est le reflet de la famille, car quand une famille est bien faite elle rejaillie sur la société. Au sein des institutions publiques, elle doit participer active – ment à la vie publique et surtout au niveau décisionnel. Le Mali a voté des lois dont la loi 052 au niveau international
et sous régional le protocole de Maputo, la CDF dont le pays a souscrit. Ce rôle doit être connu légalement et approuvé pour que la femme ait tous ses droits pour pou – voir participer pleine – ment et librement au développement de son pays. Quand la femme parle à son mari, à son enfant pour faire taire certaines ardeurs et faire comprendre certaines situations, les bonnes règles de vie et de la société, ces actes ne sont pas capitalisés mais qui sont importants dans la cohésion sociale. Et seule la femme joue activement son rôle. Les évènements folkloriques des femmes ont un grand rôle dans la société. L’ambiance créé à son sens car les mes- sages y passent et les gens sont réunis. Dans la vie publique nous ne sommes pas à des ni- veaux de décisions alors que tous ce que les hommes décident le préalable c’est la décision des femmes. Pour- quoi ne pas laisser les femmes s’exprimer dans les sphères décisionnelles ? Et là nous pouvons plus jouer pour une société plus unie plus homogène à tous les ni- veaux de production, de reproduction, communautaire. Je déplore ce qui se passe aujourd’hui dans la sphère féminine malienne. Les femmes ne sont pas très unies. Il y a beaucoup de tiraillements, des querelles de leadership. J’en appelle au sens de responsabilité et compréhension des femmes pour plus de cohésion d’unité entre les femmes. Quand on est solidaire on peut beaucoup faire. C’est seul dans l’union que les femmes pourront franchir beaucoup d’obstacles et nous femmes leaders qui ont eu la chance d’aller à l’école et d’être la voix des autres qui sont à la base. Les femmes ne s’arrêtent pas à nous. La grande majorité est dans les zones rurales Nous devons songer à tout cela pour pouvoir les amener avec nous ; c’est seulement dans l’union que nous pouvons réussir. »

Adizatou Walet Anaby présidente de la CAFO Ménaka
« Les femmes doivent s’impliquer davantage dans la recherche de la cohésion sociale car elles sont les premières victimes du conflit armé en tant que mamans et épouses meurtris de ce conflit. La femme représente le pilier de la fa – mille dans notre société. Elle peut jouer un rôle d’influence sur les décisions des hommes en prônant l’entraide. Le niveau d’implication de la femme dans la cohésion sociale doit être sollicité et obtenu. Elle doit vulgariser les principes de cohésion sociale , prôner les principes du vivre en – semble, accompagner les victimes et obtenir une justice, faire un plaidoyer pour que l’administration fasse de même. Les femmes peu – vent sensibiliser les acteurs en conflits pour un changement de comportement et de vivre en – semble. L’implication des femmes peut avoir un impact positif sur le vivre ensemble car chaque femme représente un pilier. »

Adam Dicko directrice exécutif de l’Association des jeunes pour la citoyenneté Active et la démocratie au Mali.
Les femmes doivent s’impliquer davantage car ce sont elles les premières victimes tant sur le plan sécuritaire que sur le plan économique et sociale. La crise ne pourra être résolue tant que les vraies victimes ne se transforment pas en acteurs ou actrices et s’impliquer directement dans la résolution des conflits. En second lieu ce sont les enfants qui sont des victimes directes à travers les morts d’hommes ou à travers des prises d’armes. Qui parle d’enfant du mari parlera de la femme. Qui est plus placée aujourd’hui pour dissuader les enfants de ne pas aller vers les groupes extrémistes ou des groupes bandits. Et qui est mieux placée pour discuter avec les hommes pour qu’ils déposent les armes, c’est les femmes. Donc l’implication des femmes dans la résolution de cette crise ne devrait même plus être un choix mais une obligation. Car on a vu que la crise s’est beaucoup accentuée, parce qu’une grande partie des femmes n’étaient pas impliquées dans la résolution. Elles étaient plus vue comme des victimes, évidemment que nous sommes des victimes. Nous sommes aussi des actrices, nous devrons être impliquées dans la résolution de la crise. La femme joue plusieurs rôle, déjà un rôle politique elle doit être associée à la prise de décision, associer à des campagnes de plaidoyer et d’interpellation. Donc nous devons jouer le rôle dans les aspects politiques notamment la recherche de solution. En dehors de cela, les femmes doivent être associées dans la recherche de solution au niveau beaucoup plus local. Car la crise est beaucoup plus accentuée par manque d’opportunité économique, d’activité génératrice de revenus souvent par manque d’activité, car il n’y a plus rien à faire dans la zone, plus d’avenir pour les enfants donc la seule alternative de
sortie est de rejoindre les groupes armés et autres donc les femmes ont un rôle important à jouer parce qu’elles sont les plus entreprenantes quand on prend le Mali. Les petites activités génératrices de revenus c’est les femmes qui les tiennent. Donc accompagner les femmes augmenter le pouvoir d’achat des femmes pour qu’elles puissent constituer un levier au niveau beaucoup plus locale dans la recherche de solution pour la crise qui nous frappe aujourd’hui. L’autre chose que les femmes doivent être aussi associées à la recherche de solution cela même est au niveau de la famille, de la communauté. Nous savons tous que la femme est un pilier important, pour ne pas dire in – dispensable dans notre société. La femme éduque, oriente, elle décide. Il est important aujourd’hui de considérer les femmes comme moyen de dissuasion, et de sensibilisation surtout comme moyen d’éduquer les enfants, et d’éduquer la communauté toute entière et éviter que celles-ci puissent sombrer dans ce que nous connaissons aujourd’hui. Les femmes peuvent continuer à sensibiliser, à accompagner, à éduquer les enfants, continuer à montrer que prendre les armes et rejoindre les groupes extrémistes et autres n’est pas une solution, continuer à inculquer à nos enfants le sens du patriotisme, de la citoyenneté, de la recevabilité vis-à-vis de l’Etat. Sur le plan économique continuer avec les mêmes activités génératrices de revenus. Mais à cela les femmes ont besoin d’appui, d’accompagne – ment et il faut que nos états, nos partenaires comprennent cela et que l’accompagnement des femmes est d’un accompagnement beaucoup plus institutionnel, c’est-à-dire à Bamako en accompagnant les organisations des femmes, oui c’est important, mais descendre à un niveau beaucoup plus décentraliser là où on touche directement les communautés, ou on touche directement les femmes qui sont frappées durement par cette crise. L’autre chose que les femmes doivent faire c’est l’aspect politique, s’associer à tout ce qui est les résolutions, notamment celle des nations unies, au niveau national, l’accord pour la paix associer les femmes dans la mise en œuvre de ces résolutions, de ces lois et de ces accords signés pour que les femmes deviennent des portes paroles des autres femmes pour les communautés et qu’elles ne deviennent pas uniquement ou simplement des bénéficiaires mais qu’elles soient associer et écouter C’est elles qui connaissent les vrais problèmes, elles sont en contact avec ces hommes et des enfants enrôlés ; elles sont dans la communautés et sont les premières victimes et savent de quoi il s’agit et elles savent ce qu’elles ont perdues pendant cette période. Nous savons que par rapport à la covid19 les premières victimes sur le plan économique c’est les femmes. On a dû arrêter les petits commerces à cause des mesures barrières, des couvres feux et autres. C’est les femmes qui les tenaient. Elles ont été durement frappées par les conséquences économiques de cette crise. Il est important aujourd’hui, que le regard du monde change envers les femmes en voyant les femmes comme des partenaires, des êtres humains et qu’on cesse de voir les femmes comme des êtres faibles car elles ne le sont pas. Elles parviennent à s’adapter à chaque situation. C’est le lieu de renforcer davantage le leadership des femmes et qu’entre femme qu’il y ait beaucoup plus de solidarité, d’entraide et surtout de soutient. C’est ce qui est demandé aujourd’hui, car il y a beaucoup de femme qui a leur leadership renforcé. Il est important de cultiver cette solidarité envers les femmes qui occupent les postes de responsabilité et qui ont leur leadership développé et les autres. Il est important de noter que le leadership des femmes ne se li- mite pas à associer les femmes et les octroyer les postes ministériels de députés et autres mais le leadership des femmes se développe depuis le niveau locale. Nous avons des femmes battantes au niveau locale au niveau de chaque famille. Il faut renforcer le leadership de ces femmes, les aider à passer l’échelle, à quitter un niveau A pour un niveau B et ne pas se limiter en développant le leadership des femmes en regardant uniquement le côté politique. Il faut regarder sur- tout le côté économique, le vrai leadership, le véritable épanouissement passe par l’épanouissement économique. Pour cela, il faut aider les femmes, les appuyer, accompagner les femmes, les soutenir afin qu’un jour, elles puissent parler de cette égalité des chances et d’opportunité ».

Mme Konipo Assetou N’Diaye comptable à l’Ecole Américaine de Bamako « Il ne peut y avoir de développement et de cohésion sociale durable sans l’apport des femmes » ‘’Les femmes et les filles jouent un rôle essentiel au sein de leurs communautés. En période de conflit, elles promeuvent souvent la paix et la négociation entre les différentes parties. Il ne faut sur- tout pas oublier qu’elles sont nos mères, nos sœurs, nos tantes et nos filles. De ce fait,
elles se trouvent au cœur même de notre société et sont les mieux placées pour pouvoir chercher et maintenir un équilibre et une cohésion sociale. La femme joue un rôle très im – portant dans la cohésion sociale. Elle a un rôle central et majeur qui est d’être une pierre angulaire dans la création d’une harmonie fiable et durable. Les femmes doivent être à un niveau très élevé d’implication en ce qui concerne la cohésion sociale. Il faut savoir faire preuve de compréhension et surtout de compassion pour pouvoir créer et maintenir une cohésion sociale durable. Étant donné le rôle et les responsabilités des femmes dans notre société, il est impératif que les femmes se trouvent impliquées dans la recherche de la cohésion sociale. Comme acte à poser, les femmes peuvent s’attaquer aux causes profondes des conflits, encourageant par là- même la mobilisation communautaire et l’adoption de solutions plus durables. Elles peuvent aussi accroître leur participation à tous les ni- veaux de prise de décision. Ce qui permettrait par exemple de protéger les femmes et les filles contre les violences. Il ne peut y avoir de développement et de cohésion sociale durable sans l’apport des femmes. En conclusion, les femmes ont un impact énorme dans ce qui est de la cohésion sociale’’.

Rassemblés par Mariam dite Mama Diarra

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