La Loi N°052 du 18 décembre 2015 violée
La Chambre de commerce et d’industrie du Mali a mis en place son Bureau exécutif le jeudi de la semaine dernière, après la victoire confirmée de Youssouf Bathily qui succède ainsi à lui-même au poste de président. Mais au vu de la composition de ce bureau, le quota de 30% de femmes exigé par la loi n’est pas respecté.
Après l’élection des membres consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) par un scrutin de listes qui s’est déroulé le 17 janvier 2021, l’installation du Bureau exécutif a mis fin à ce processus électoral, le jeudi 11 mars dernier. Deux candidats étaient en lice pour le poste de président de la Ccim, notamment le président sortant, Youssouf Bathily et Sanou Sarr qui jouait le rôle d’outsider. Ceux qui avaient prédit un combat entre David et Goliath ne s’y étaient pas trompés car un président de ce genre d’institutions, dis- posant de tous les leviers à actionner pour s’attirer la faveur des électeurs, et aussi d’importants moyens financiers, est difficilement éjectable. Ce qui s’est confirmé au vu des résultats du vote. En effet, sur les 294 membres consulaires élus, 268 ont répondu présents et ont donc pris part à l’élection du président et du Bureau exécutif qui l’accompagne. Youssouf Bathily a eu 157 voix contre 9 seulement à son adversaire, Sanou Sarr. Dix postes ont été pourvus au total car neuf vice-présidents ont été élus pour accompagner le président. Au vu de la Loi n° 052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, c’est vraiment un pied de nez qui est fait aux femmes en ce lendemain du 8 mars, Journée internationale de la Femme. La Chambre de commerce et d’industrie, étant un service public en tant qu’établissement public à caractère professionnel, tombe sous le coup de la dite loi qui exige qu’au moins 30% des postes soient réservés aux femmes. Une disposition ignorée ! La liste du Bureau élu se présente ainsi : président : Youssouf Bathily ; 1er vice-président : Mandiou Simpara ; 2ème vice-
président : Ba Seydou Sylla ; 3ème vice-président Mamadou Baba Sylla ; 4ème vice-président : Lalaïcha Ascofaré ; 5ème vice-président : Boubacar Tandia ; 6ème vice-président : Djibril Baba Tabouré ; 7ème vice-président : Ibrahima Diawara ; 8ème vice-président : Djita Dème et 9ème vice-président : Issa Yattassaye. En plein mois de mars consacré à la promotion et aux droits de la Femme, c’est donc un très mauvais signal que lance ainsi le secteur privé national qui vient de démontrer qu’à la Chambre de commerce et d’’industrie du mali, la phallocratie reste la règle.
B.N