Elles ont pour nom Salimata Togora, Fatoumata Keita, Aicha Diarra, Svetlana Amegankpoé, dite ANA, Bintou Coulibaly, Malado Sangho, Mariam Oumar Touré, Maira Sow, Kadiatou Konaré, Aramata Traoré, Djélika Mama Traoré… elles sont poétesses romancières, dramaturges, éditrices, libraires et animatrices de clubs de lecteurs, ces femmes contribuent à la promotion du livre et de la lecture au Mali. La littérature au Mali a longtemps été une chasse gardée des hommes à l’exception de quelques femmes qui y ont fait une incur- sion avec plus ou moins de succès, Aoua Keita en avait donné le ton, en 1975 avec Femmes d’Afrique, la vie de Aoua Keita. La plus il- lustre de la génération qui a suivi est sans doute Adam Ba konaré, auteure prolixe avec à son actif de nombreux ouvrages traitant de divers sujets dont l’histoire, sa spécialité, l’auteure de l’Os de la Parole est une des références de la littérature africaine contemporaine. La nouvelle génération, avec les personnes ci- dessus citées, porte merveilleusement le flambeau, Salimata Togora, auteure de Destins de femme, est sans conteste l’une plus grande espoir de la lit- térature féminine contemporaine au Mali, dramaturge, poétesse, romancière, activiste à ses heures perdues, Salimata fait rayonner la littérature malienne bien au-delà des frontières nationales. Parole de scène, sa dernière initiative en date, se veut une plateforme d’aide aux jeunes auteurs en manque de relecture et critique. Aicha Diarra, Les marabouts se sont trompés, formée à l’école de Ismaila Samba Traoré, une icône de la littérature nationale, est aussi une étoile montante de la littérature, poétesse
et éditrice, promotrice des éditions GAFE, elle rêve d’être la plus grande éditrice du Continent. Cette sportive de haut niveau est l’initiatrice de plusieurs concours notamment celui de la rédaction de textes sur la pandémie du Covid-19. Fatoumata keita n’est plus à présenter, poétesse, romancière et essayiste, Fatoumata a depuis peu franchi la barrière pour lancer sa propre maison d’édition Figuira éditions. Auteure d’une trilogie composée de Sous fer, Les mamelles de l’amour et Quand les cauris se taisent. Elle appui de nombreuses initiatives allant dans le sens de la promotion dont la dernière en date est « LivrEchanges » une manifestation qui constituait à troquer ses livres contre d’autres au choix. Maira Sow, Kadiatou Konaré, Mariam Oumar Touré sont respectivement les promotrices des éditions Asselar spécialisée dans la conception de manuels scolaires, Cauris livres promeut la littérature jeunesse ; et les éditions Savane Verte également spécialisée dans la conception de manuels scolaires en langues nationales notamment. Ana, d’origine russe, installée au Mali depuis plus de deux décennie est une illustratrice talentueuse, infographie aux éditions Donniya, elle a illustré l’épopée de Soundjata et la légende du Ouagadou Bida ainsi que des di- zaines d’autres livres. Bintou Coulibaly, tout comme Aicha Diarra, a aussi fait ses armes aux éditions la Sahélienne avant de prendre son envol. Directrice de la librairie Harmattan Mali et Malago Sangho, gérante de la librairie Jamana sont les rares femmes à faire du métier de libraire leur gagne-pain. Bintou est la secrétaire générale de l’association des libraires professionnels
du Mali et membre active de l’équipe d’organisation de la rentrée Littéraire du Mali. Aramata Traoré, diplômée de l’école supérieure de journalisme est membre de l’Association Lecture Vivante, une initiative qui a vu le jour à la Citée des 333 Saints, dont elle est originaire, et qui s’est déportée dans la Capitale, Aramata affectueusement appelée est la coordinatrice de la cellule de Bamako avec laquelle elle fait de nombreuses activités pour promouvoir la lecture en milieu scolaire et universitaire. Comme elle, Djelika Mama Traoré est une passionnée de livres et de la lecture, étudiante au Conservatoire des métiers multimédias, Balla Fasséké Kouyaté du Mali, membre du Club des lecteurs de l’Institut Français du Mali, Djelika est sans doute une de ces jeunes dames qui donnent envie de lire, d’une éloquence rare, sa façon de restituer ses lectures constitue une source d’inspiration. En ce 8 mars 2021, nous saluons ces Amazones du livre et toutes les anonymes qui œuvrent pour le livre et la lecture fassent partie du quotidien des maliens. Ne dit-on pas qu’une Nation qui lit est une nation qui gagne. Joyeux 8 mars à vous Mesdames ! C’est parti pour l’édition 2021 de la rentrée littéraire, 13è du genre, les organisateurs de l’événement étaient vendredi dernier à la Maison de la Presse pour partager avec les hommes de médias, le programme de cette édition spécialement décalée au mois de mars en raison de la Pandémie du Covid-19, sous le thème de : « HERITAGES EN PARTAGE » D’entrée, Ibrahima Aya codirecteur de la Rentrée littéraire a remercié les partenaires qui les accompagnent dans l’organisation depuis de nombreuses années
mais aussi les nouveaux partenaires. L’événement prend de l’ampleur et en dépit de la crise sanitaire mondiale, cette édition se tiendra avec une adaptation vu que tous les participants ne seront pas physiquement présents à Bamako. Il s’agit d’un défi technologique et une grande innovation en matière d’organisation d’événements de ce genre. Avant de passer la parole au Coordinateur technique de la Rentrée Littéraire, Ibrahima Aya insistera sur l’accompagnement des lycées et Universités partenaires et des organisations professionnelles dont l’OMEL et UNEM. Le coordinateur, Sékou Fofana, égrènera à son tour les événements phares de cette édition, avec la tenue d’une conférence inaugurale, au CICB, animée par Makenzy Orcel, auteur haïtien. De nombreux ateliers professionnels au programme dont celui de réseautage des organisations et mani- festations littéraires dédiées à la promotion du livre et de la lec- ture, dans les pays membres de l’espace UEMOA, organisé par Afrilivres. Cet atelier comme celui de Ré – flexion sur le développement et l’institutionnalisation de la Rentrée littéraire se tiendront à la Biblio – thèque nationale. La rentrée littéraire c’est aussi des projections : une pièce de théâtre intitulée, la Porte du non-retour sera projetée à l‘Insti- tut Français du Mali et un film, le Vol du Boli quant à lui sera diffusé au Babemba le mercredi 17 mars à 20h. Un concert géant aura lieu à l’institut le vendredi 19 mars à l’Insti- tut Français. Ces différents spectacles de divertissement, certes, convergent avec le thème. D’ailleurs, une séance de présentation et d’échanges sur le contenu se tiendra en marge de chaque spectacle. Les régions seront de la fête, Tombouctou, Djenné et Sikasso intégrées aux festivités ac- cueilleront des auteurs, à la question si le pro – gramme de Bamako est le même que celui des régions, les organisateurs répondront que le thème est le même pour tous, mais que les sous thèmes traités et ailleurs obéissent aux besoins et aux préoccupations de chaque région. La question d’un confrère sur le peu de visibilité des auteurs maliens sur la scène internationale, les organisateurs ont rétorqué que c’est un travail de longue haleine, nous venons de loin dira Ibrahima Aya et Ousmane Konaté, président de l’Union des écrivains du Mali, parlera des difficultés de se faire éditer au Mali à cause des taxes sur les intrants nécessaires à la conception du livre. Sans se faire l’avocat des organisateurs M. Konaté expliquera le processus de sélection des auteurs pour donner suite à ceux qui pensent être exclus de la rentrée littéraire. Les auteurs retenus sont ceux qui ont fait de nouvelles publications au cours de l’année précédant l’événement. Le représentant du Ministre de la Culture, le professeur Birama Dia – kon quant à lui saluera , au nom de Madame le Ministre, les organisa – teurs pour leur constance et renouvellera la disponibilité du Département à les accompagner dans la ré – flexion afin de cheminer vers une institutionnalisation de l’événement. Le directeur de l’IFM Patrick Giraudoux se ré – jouit de pouvoir à nouveau accueillir du public après une longue période de fermeture. Il a aussi rappelé l’importance croissante du soutien de l’IFM, soutien technique et financier dira-t-il, avant d’inviter le public à profiter des immenses ressources numériques dont dispose l’IFM. Ibrahima Aya pour ter- miner remerciera les membres de l’équipe d’organisation qui travaille à titre bénévole, le comité de programmation international au nom duquel Thierry Perret a remercié les organisateurs et le public malien.
