Prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (chapitre 4, article 46), la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), est créée par l’ordonnance n°2014-003/P-RM du 15 janvier 2014. Pour en savoir plus, nous avons rencontré M. Ali Goro, le conseiller à la sensibilisation, à la réconciliation et à la communication à l’antenne de Sotuba. Il nous confie ce qui suit : « La mission de la CVJR est de contribuer à l’instauration d’une paix durable au Mali à travers la recherche de la vérité, la réconciliation, la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. Elle est chargée d’enquêter sur les grandes violations des droits de l’homme qui ont eu lieu lors des différentes crises au Mali (rébellion, les coups d’Etat, les contres coups d’Etat et la crise au Centre). » Il ajoutera que la CVJR est composée de vingt- cinq membres qui portent le titre de Commissaire et est dirigée par un président assisté de deux vices- présidents, tous nommés par décret pris en Conseil des ministres. M. Goro révèle que la CVJR n’est pas comme les ONG qui donnent à manger aux déplacés, donner des tentes ou encore de donner de médicaments essentiels, mais elle leur offre un espace pour dire ce qui leur est ar- rivé et à leurs proches lors des crises. Après cette phase d’écoute, le conseiller à la Sensibilisation les entretient sur toutes les activités de la CVJR comme par exemple en les faisant comprendre qui
sommes-nous ? , que faisons- nous ? , qui peut venir à l’antenne , comme se fait le travail à l’antenne ?et quelle est la finalité du travail de la CVJR? Et dès que le conseiller fini avec cette présentation, il l’introduit la victime chez les preneurs de déposition. Ces derniers les écoute et si par exemple une victime se présente avec les blessures, elle est conduite vers le conseiller à l’Appui des victimes chez nous à l’antenne de Bamako. Nous avons la conseillère Appui aux victimes- réparation. Celle-là écoute la victime et voit dans quel besoin elle se trouve comme par exemple si la victime se trouve dans une prise en charge psycho – logique elle lui délivre un récépissé qui lui permet d’aller à l’hôpital pour être consultée par le médecin adéquat pour que la victime soit prise en charge et si la victime a besoin aussi d’une prise en charge médicale c’est le même papier que la conseillère lui délivre afin d’être prise en charge. C’est ce que nous offrons d’abord aux victimes surtout ce qui sont dans les besoin urgents ou ce qui viennent dans les situations très urgentes. Pour les autres dé – placés ou victimes, nous faisons des propositions de réparation au gouvernement comme dans notre mission il n’y a pas une réparation directe, mais nous proposons au gouvernement la situation des victimes et c’est au gouvernement de se mettre en œuvre dans nos propositions de réparation. Notre antenne est à Sotuba ACI et elle couvre le district de Bamako, la région de
Kayes et la région de Koulikoro. Donc, certaines viennent ici à l’antenne et pour d’autres nous nous déplaçons compte de la distance pour aller les écouter. Nous avons une équipe mobile qui est composée d’hommes et de femmes sur le terrain pour écouter les victimes et de prendre des dépositions. Et nous travaillons aussi avec des partenaires qui nous facilitent le déplacement des victimes, c’est-à-dire ils amènent des victimes au ni- veau de l’antenne pour faire leurs dépositions et les ramènent chez eux. Parmi ces partenaires, nous avons la Tribune Jeune pour le droit au Mali (TRIJEUD). La TRIJEU nous aide dans notre mission et facilite l’accès des victimes à l’antenne et leur arrivée à l’antenne. M. Goro nous parle aussi de leurs antennes au Mali « Nous avons six antennes à travers le Mali. Nous avons l’antenne régionale de Bamako qui couvre le district de Bamako et les régions de Kayes et Koulikoro, l’antenne régionale de Ségou qui comprend les régions de Ségou et Sikasso, l’antenne régionale de Mopti qui couvre la région de Mopti, l’antenne de Tombouctou qui couvre les régions de Tombouctou et Taoudéni, l’antenne de Gao qui couvre les régions de Gao et Ménaka et enfin l’antenne de Kidal qui couvre la région de Kidal. » Toute personne physique ou morale résidant au Mali ou à l’étranger (déplacées ou refugiées) se considérant comme victime peut s’adresser à l’antenne de la CVJR la plus proche de son lieu de résidence.

Daouda DEMBELE

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