DR. COULIBALY SOULEYMANE PAPA, MEDECIN PSYCHIATRE AU SERVICE PSYCHIATRIE DU CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE POINT G.
« Nous recevons une centaine de patients par jour »
Dans l’entretien ci-dessous, Dr Souleymane Papa Coulibaly évoque les missions dévolues au service psychiatrique du centre hospitalier universitaire du Point G. Il évoque les difficultés auxquelles la structure est confrontée pour la prise en charges parfaite des patients.
Rossignole : Pouvez-vous nous faire la présentation du service psychiatrie ?
Dr. Souleymane Coulibaly : Il est difficile de donner la date exacte de la création du service psychiatrie, mais il est né entre 1908-1909. Après la création du dispensaire vers 1096, converti aujourd’hui en Centre hospitalier universitaire de Point G.
Quels sont les objectifs du service psychiatrie?
L’objectif premier de ce service était de prendre en charge le personnel colonial qui aurait présenté une pathologie mentale avant son transfert vers la France métropolitaine de manière transitoire. Par la suite, il a fallu penser prendre en charge la population autochtone qui également aurait présenté les troubles mentaux.
Quels sont les types de patients admis au service?
Il y a ceux qui souffrent de la pathologie mentale en communauté. C’est-à-dire quand une personne présente un comportement à l’écart de l’équilibre social, qui perturberait de part sa compréhension la relation à autrui. Ce sont des personnes qui ont du mal à s’insérer ou à rester en équilibre dans leurs communautés, soit par agressivité, soit par l’attentat à la pudeur (avoir du mal à rester habillé). Ils heurtent la sensibilité de la communauté.
Force est de reconnaître que souvent nos patients sont d’abord amenés chez les tradipraticiens de santé. C’est à l’échec de ces tradithérapeutes que les malades sont acheminés au service de psychiatrie.
En moyen combien de patients le service psychiatrie reçoit par jour?
La psychiatrie est un service d’hospitalisation et de consultations en aléatoire. Les consultations se font du lundi au mercredi, à chaque fois le service reçoit à peu près une centaine de patients et enregistre en moyen hospitalise entre une à deux personnes par garde de service soit en moyenne 7 ou une dizaine d’hospitalisations par semaine.
Le service dispose d’une centaine de lits d’hospitalisation (110) repartis entre les chambres communes et les chambres individuelles. S’agissant des chambres individuelles, une vingtaine de cases est mise au service des patients avec leurs accompagnateurs.
Comment se fait leur prise en charge?
Le patient est amené par sa famille, un ticket modérateur est payé à la porte à 500f. En ce qui concerne l’hospitalisation, un frais forfaitaire est donné par séjour d’hospitalisation et non par jour. La prise en charge (le traitement) est médicale et psychologique.
Le traitement médical consiste à la prescription des médicaments que le malade peut recevoir soit par la bouche ou par injection (injection journalière ou mensuelle). Le traitement psychologique vise à chercher à comprendre la situation que vit le malade dans sa société, dans sa communauté. Suite à la du disfonctionnement, les moyens thérapeutiques sont identifiés en relation avec le disfonctionnement. Autre approche psychothérapeutique, des groupes de parole et le Kotèba psychothérapeutiques sont organisés au bénéfique des patients.
Le Kotèba psychothérapeutique est une approche de psychodrame qui est adapté au produit culturel Kotèba tout en lui donnant la valeur thérapeutique. Il est animé dans le service depuis les années 80 et dirigé par le psychologue du service en collaboration avec tous les praticiens et les passionnaires.
Quelles sont les difficultés auxquelles le service est confronté
Le centre sollicite une rénovation de l’infrastructure qui se trouve dans de très mauvais état, souhaite plus de ressources humaines et de formation de qualité. Ce service existe depuis pratiquement un siècle donc le bâtiment ne répond plus aux besoins de l’ère.
Propos recueillis par
Mariatou Coulibaly
