60e ANNIVERSAIRE DE LA CELEBRATION DU 20 JANVIER

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Les femmes porteuses d’uniformes à l’honneur

 A l’occasion du 20 janvier qui célèbre la fête de l’armée malienne, l’équipe du Rossignol.org s’est intéressée à quelques femmes porteuses d’uniforme et a décidée de dresser leur portrait. Il s’agit du lieutenant Ouassa Ouattara, gendarme, commandant de Brigade de recherches Rive droite, Kadiatou Tounkara dite Kadi, commissaire divisionnaire chargé du 14ème Arrondissement et de Awa Traoré, conductrice d’ambulance au Centre de secours des 1008 Logements sociaux.

 

Lieutenant Ouassa Ouattara, commandant de Brigade de recherches Rive droite « Pour le personnel féminin, être recruté à la gendarmerie était un défi et un honneur»

Fille d’un militaire et mariée à un militaire, le lieutenant Ouassa Ouattara a réalisé son rêve d’enfance : celui d’être une porteuse d’uniforme. Elle fait partie de la première promotion de femmes qui ont intégré la gendarmerie nationale en 2006. Aujourd’hui, elle est le commandant de Brigade de recherches de la Rive droite.

Née à Gao et grandi à Kidal, le lieutenant Ouassa Ouattara obtient son Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 2000 dans la capitale des Adrars des Iforas. En 2003, elle décroche le baccalauréat à Sikasso.  Elle poursuit ses études à la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines (FLASH) d’où elle sort avec une maîtrise en 2009.

En 2006, dans le cadre de la féminisation de la gendarmerie initiée par l’ancien président, feu Amadou Toumani Touré (ATT), elle est parmi les premières femmes à être recrutées dans la gendarmerie. Après la formation commune de base, Mme Ouassa Ouattara part à l’École de Faladiè pour sa formation professionnelle de dix- huit mois.  À sa sortie, elle est affectée au Groupement d’intervention de la gendarmerie mobile (GMS) pour neuf mois. Ensuite, elle a été affectée à la Direction générale au service Opération- Emploi, où elle a occupé le poste de secrétaire jusqu’en 2012. La même année, elle est admise au concours d’entrée à l’Institut national de formation des travailleurs sociaux (INFTS), sis à l’Hippodrome. Elle sort avec un diplôme en développement social. Ce parchemin lui ouvre directement les portes de l’École des officiers à Koulikoro en 2014- 2015. À la fin de cette formation en 2017, le lieutenant Ouattara signe de nouveau son retour à la direction. On la nomme chef section des Affaires sociales par intérim. Elle retourne de nouveau à l’École de la gendarmerie à Faladiè pour une année. A sa sortie en 2009, elle est nommée commandant de Brigade de recherches de la Rive droite.

En plus des expériences acquises aux différents postes, la gendarmerie a renforcé ses capacités à travers une série de formations professionnelles au Mali aussi bien qu’à l’extérieur.  Dans son pays, elle a suivi des formations à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, initiées EUCAP SAHEL par la MINUSMA et d’autres partenaires. En 2010, elle part pour l’Italie, la Hollande et le Sénégal pour acquérir des connaissances supplémentaires.

« Actuellement, je suis le point focal Genre au sein de la gendarmerie. Donc, en plus de mes fonctions de commandant de brigade, j’interviens aussi dans le cadre du genre. Je m’occupe de toutes les questions liées aux genres au sein de la gendarmerie », nous confie le lieutenant Ouattara. Et d’ajouter que : « Accéder à la gendarmerie était un défi et un honneur pour le personnel féminin ».  Elle se dit fière d’être parmi les premières femmes à intégrer les rangs de la gendarmerie. Pour le commandant de brigade, le 20 janvier est une date instaurée par les autorités maliennes pour rendre hommage à notre armée.

Fruit de la faculté des sciences juridiques et économique option droit privé, Kadiatou dite Kadi Tounkara, Commissaire divisionnaire chargé du 14ème arrondissement, a été admise à l’École nationale de la police en 2005 comme élève commissaire. Originaire de Kerwané, cercle de Banamba, communément appelé ‘’Sept Villages’’, elle est née le 1er août 1978 à Bamako.

À sa sortie en 2006, elle effectue un stage probatoire rotatif dans différentes unités jusqu’en 2007. Son premier poste d’affectation fut le Groupement mobile de sécurité (GMS), le deuxième a été le service de renseignements. La commissaire Tounkara a également bénéficié des stages et des formations au Mali et à l’extérieur. Serviable, courtoise et disponible, elle intégra la police nationale par amour.

Kadiatou estime que le 20 janvier est la célébration de l’annonce du départ des troupes françaises. Par son caractère festival, cette date est une communion rentre les forces armées et de sécurité et la population civile à travers le traditionnel défilé.  Elle ajoute que cette fête est également un cadre d’échanges entre le peuple et son armée. Pour elle, le 20 janvier met en exergue les atouts d’une armée républicaine qui est au service de son peuple.

Diplômée de l’École nationale d’administration (ENA), la commissaire principale de police Fanta Goïta, du commissariat du 16ème Arrondissement de Bamako (commissariat de Sotuba) a intégré la police nationale en 2007. Née le 28 juin 1983 à Bamako, Fanta est mariée et mère de deux enfants. Pour la commissaire Goïta, honorer le serment prêté et rendre service à la population sont une satisfaction et une énorme fierté. Selon elle, combiner la vie professionnelle et civile, demande beaucoup des sacrifices.

Après la formation commune de base et un an de stage probatoire dans les différents commissariats du district de Bamako, elle fut nommée chef de la Voie publique au commissariat du 11e Arrondissement de Kalaban- Coura. Elle exerça cette fonction durant trois ans. Avant de se voir nommée Commissaire adjoint au 15ème Arrondissement. Elle passe cinq ans à ce poste. Et en juillet 2019, elle prend la tête du Commissariat du 16ème Arrondissement. Il faut signaler qu’elle a bénéficié de plusieurs stages de formation et des voyages d’études à l’étranger.

Selon Fanta Goïta, le 20 janvier célèbre l’armée malienne et la police en tant corps participe à cette fête. Elle rappelle de passage que la fête nationale de la police est le 4 octobre de chaque année.

Le sapeur-pompier Awa Traoré, une des premières conductrices d’ambulance de la Protection civile

Née le 5 novembre 1995 à Sikasso, ville dans laquelle elle obtient son Certificat d’études primaires (CEP) en 2007 et le Diplôme d’études fondamentales (DEF) en 2011. Avec son Bac en poche, Awa Traoré s’inscrit dans une université privée à Sikasso. Elle fait son entrée à la protection civile à la suite du concours d’entrée organisé en 2017.  Elle sert actuellement au Centre de secours des 1008 Logements sociaux de Yirimadjo. Ses atouts : sa rigueur et son professionnalisme. Elle est ceinture noire 2e dan Shootokan.  Elle aime le sport.

Pour le choix de la tenue, elle nous explique que cela remonte à sa tendre enfance.  Selon Awa Traoré, le 20 janvier célèbre l’armée malienne et est une date historique qui consacre le départ en 1961 des troupes françaises stationnées sur notre territoire national. Pour terminer, l’ambulancière invite les autres femmes de l’armée malienne à serrer la ceinture et à continuer à jouer leur rôle dont personne n’ignore son importance dans notre société.

Témoignages élogieux de ses chefs

Selon le capitaine Kabaye Coulibaly, le chef du Centre de secours des 1008 Logements de Yirimadjo, Awa Traoré, la conductrice, est parmi les stagiaires qui sont arrivés au centre en 2019. À l’en croire, elle fait partie des premières femmes conductrices. En sa qualité de premier responsable du service, il a remarqué qu’Awa Traoré est assidue au travail et vérifie toujours son véhicule avant qu’elle ne sorte pour des interventions. Un critère qui a permis au capitaine Kabaye Coulibaly de juger la compétence de la jeune conductrice. Il a fait savoir que de 2019 à nos jours qu’Awa Traoré prend soin de tout ce qui peut rendre agréable son travail. Ce qui lui fera dire qu’il place une confiance totale en elle en matière de conduite. Il a rappelé que lors de leur dernière opération de pulvérisation au marché, Awa et les autres dames du Centre, appelées les ‘’Amazones de la protection civile’’, ont eu droit aux ovations de la population qui saluait ainsi leur professionnalisme.

Quant au lieutenant Amidou Koné, chef de garde du Centre de secours des 1008 Logements, il témoigne qu‘Awa est un agent discipliné et engagé.  ‘’Nous avons constaté cela depuis son arrivée au Centre des 1008 Logements’’, déclare- t- il.

Mariatou Coulibaly

 

 

 

 

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